La vie quotidienne des soldats et des civils autour des forts d’Aussois est une histoire fascinante et souvent méconnue. Situé dans la région de la Maurienne, ce petit village savoyard a vu sa vie transformée par la proximité des forts militaires construits à la fin du XIXe siècle. Voici un aperçu de ce quotidien, rempli de petites anecdotes et de faits intéressants.
Les forts d’Aussois font partie du système défensif appelé la Séré de Rivières construit après la défaite de 1870-1871 contre la Prusse. Ces forts avaient pour mission de protéger la frontière franco-italienne. Les principaux forts à Aussois sont le fort Marie-Christine, le fort Victor-Emmanuel et le fort Charles-Félix.
La vie des soldats
Les soldats stationnés dans les forts avaient un quotidien bien réglé. Ils passaient leurs journées entre les exercices militaires, la maintenance des installations et la surveillance des environs. Les conditions de vie étaient souvent rudes, surtout en hiver, avec des températures pouvant descendre très bas.
"Les soldats devaient souvent déneiger les chemins menant aux forts pour assurer les liaisons et les approvisionnements."
Une particularité des forts d’Aussois est leur autonomie. Ils disposaient de leur propre système d’approvisionnement en eau grâce à des citernes et des systèmes de récupération des eaux de pluie. Les forts étaient également équipés de boulangeries, de cuisines et de chambres pour les troupes.
Les loisirs
Malgré la rigueur de la vie militaire, les soldats trouvaient parfois des moyens de se divertir. Ils jouaient à des jeux de société, organisaient des compétitions sportives et parfois des spectacles. La musique tenait également une place importante, avec des fanfares militaires qui animaient les soirées.
"Les soirées étaient souvent rythmées par les sons des fanfares militaires, apportant un peu de gaieté dans la vie austère des casernes."
La vie des civils
Les civils, quant à eux, vivaient dans le village d’Aussois en contrebas des forts. Leur vie était étroitement liée à celle des militaires. Beaucoup travaillaient comme ouvriers pour la construction et l’entretien des forts, ou fournissaient des services et des marchandises aux soldats.
"Les échanges entre civils et militaires étaient fréquents, créant une sorte de microcosme où chacun avait son rôle à jouer."
Anecdotes et faits cachés
Le tunnel secret : Un tunnel souterrain reliait certains forts entre eux, permettant aux soldats de se déplacer à l’abri des regards ennemis. Ce tunnel est aujourd'hui fermé au public, mais il reste l’objet de nombreuses légendes locales.
Les animaux de compagnie : Les soldats avaient parfois des animaux de compagnie pour leur tenir compagnie. Chiens, chats, et même des chèvres faisaient partie du quotidien des garnisons.
Les forts invincibles : Les forts d’Aussois n’ont jamais été attaqués directement. Leur présence dissuasive a suffi à maintenir la paix dans la région.
Les femmes et les enfants
Les femmes et les enfants des soldats vivaient souvent dans des logements situés non loin des forts. Elles jouaient un rôle crucial dans le maintien de la vie quotidienne, s’occupant des tâches domestiques, de l’éducation des enfants et parfois même de petits commerces pour subvenir aux besoins de la famille.
"Les femmes étaient le pilier de la vie familiale, assurant la continuité malgré l'absence fréquente des soldats."
Les fortifications aujourd'hui
Aujourd’hui, les forts d’Aussois sont des lieux de visite et d’apprentissage. Ils attirent de nombreux touristes curieux de découvrir ce pan de l’histoire militaire française. Des visites guidées permettent de plonger dans le quotidien des soldats et des civils de l’époque.
Le fort Marie-Christine : Ce fort est particulièrement bien conservé et offre une vue imprenable sur la vallée de la Maurienne.
Le fort Victor-Emmanuel : Le plus grand des forts d’Aussois, il est un exemple impressionnant de l’architecture militaire de la fin du XIXe siècle.
Le fort Charles-Félix : Moins imposant mais tout aussi intéressant, il complète le dispositif défensif des autres forts.
Trivia amusants
Les surnoms des forts : Les soldats avaient des surnoms pour les différents forts. Par exemple, le fort Victor-Emmanuel était parfois appelé "le géant de pierre" en raison de sa taille imposante.
Les recettes de cuisine : Les soldats avaient leurs propres recettes adaptées aux conditions de vie dans les forts. Une des plus célèbres est la "soupe du soldat", une soupe épaisse et nourrissante faite avec des légumes secs et du lard.
"La soupe du soldat était un plat incontournable, réchauffant les cœurs et les corps des militaires après une journée passée dans le froid."
La mémoire des forts
Les forts d’Aussois sont également des lieux de mémoire. Ils rappellent le passé militaire de la région et les sacrifices des soldats qui y ont vécu. Des plaques commémoratives et des monuments ont été érigés pour honorer leur mémoire.
"Chaque visite est une plongée dans l’histoire, une occasion de rendre hommage à ceux qui ont veillé sur nos frontières."
Conclusion
Avec leurs histoires fascinantes et leurs secrets bien gardés, les forts d’Aussois offrent un aperçu unique de la vie militaire et civile à la fin du XIXe siècle. Que ce soit à travers les anecdotes des soldats, les rôles des civils ou les loisirs des garnisons, ces forts restent un témoignage vivant de l’ingéniosité et de la résilience humaine.